Chantiers routiers : Le calvaire des populations de Maroua
Face
au re
Rues
pleines de poussière, de flaques d’eau, nids de poules, matériel de
construction et gravier en abandon, tel est l’état des routes de la ville de
Maroua en chantier. Pourtant un lourd budget a été alloué à ce projet d’aménagement.
En effet, le Chef de l’Etat en fin 2013, avait promis un projet
d’investissement prioritaire. Les travaux ont donc commencé en 2014 et devrait
s’achever en 2015. Mais, il a connu des difficultés de décaissement et des
retards de financement. Dès que les décaissements ont eu lieu, les travaux ont
repris pendant une courte durée. Le deuxième décaissement a eu lieu il y a
3ans. Entre 2015 et 2021, il y a eu dégradations de ces axes routiers en
chantier dues au retard observé par les travaux. L’enveloppe prévue a été revue
à la hausse et les travaux sont toujours retardés.
Le
tronçon de 5 km allant du «Carrefour Djarma» au rond-point de la prison
centrale de Maroua et l’avenue « kakataré » a pris véritablement autant de
temps. Le tronçon carrefour-para, Société de Développement du coton (SODECOTON)
et le pont vert sont aujourd’hui un calvaire pour les usagers. Les deux voies
du quartier Domayo, qui étaient le dernier espoir de la ville, aujourd’hui
souffrent elles aussi.
Une
situation qui crée déjà une polémique autour de la gestion des fonds destinés
au réaménagement des routes dans cette partie du pays. « Ne nous voilons pas le
visage,il s’agit d’un détournement de fonds. Car toutes les conditions ont été
réunies pour les faisabilités. Mais dès que les chinois ont abandonné le
travail au Génie militaire le début du calvaire s’est fait ressentir », précise
le Pr. Pagou Salistratège en développement urbain.
Il
faut rappeler, que Jean-Claude Mbwentchou, ancien ministre de l’habitat et du
développement urbain (MiNDHU) en visite il y après de 4ans sur les chantiers
routiers de la ville de Maroua avait prescrit que les travaux préliminaires se
fassent avec célérité.
Ayant
pris les reines après le départ de celui-ci, le nouveau ministre Célestine Ketcha
Courtes, s'est chargée de mettre en œuvre le lancement des dits chantiers, tout
en promettant de reconstruire les deux ponts emportés par les eaux. Tous deux avaient
fait cette recommandation pour que le lancement des autres travaux physiques ne
soit pas retardé. A nos jours, seule l'axe carrefour-para, CNPSet celle de
Dougoï reste construite. Les routes en piteux état des quartiers de la ville
sont abandonnés à elles-mêmes.
Par
ailleurs, il faut noter que le Chef de l’Etat a répondu par une dotation
spéciale de 90 millions de FCFA à trois communes de ladite ville. Mais à nos
jours le contraire semble être fait sur le terrain.« les routes ont été
détruites pour être aménagées. Mais depuis 4ans, rien n’a été fait. Le quartier
résidentiel Pitoaré est impraticable car le goudron a été détruit et la route
est bondée de poussière en saison sèche et d’eau et de boue en saison
pluvieuse. Les quartiers Bowliwol, Palar, Ouro-tchédé, gardé, pont-vert restent
l’ombre d’eux-mêmes sans routes bien aménagées. Mais je suis étonné d’entendre
dans nos médias que les travaux évoluent. Nous n’en pouvons plus », s'indigne
Nyobazac,
habitant
de la ville.
Si la région de l'Extrême Nord reste jusqu’à
l’heure actuelle en chantier, le gouvernement lui pointe du doigt la crise liée
à la secte Boko Haram et la pandémie de Covid-19. Cependant, avec la nationale
N°1 détruite, tout semble mis en œuvre pour que le tronçon Garoua-N'Djamena en
passant par Maroua soit fin prêt d'ici 2024, précise l'une des sources du
Mindhu. En attendant, les populations ne peuvent que se contenter des quelques
kilomètres de routes déjà terminées.
Joël
GODJE MANA
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